"Au Luxembourg, le théâtre se doit d'être l'affaire de tous! C'est en tout cas ce qu'espère la Theater Federatioun, œuvrant pour la noblesse et la promotion de la discipline, coincée, elle, entre une surabondance culturelle et quelques clichés persistants. Ainsi, le message se veut des plus clairs : que l'on se place en simple consommateur ou en futur comédien, le théâtre a des vertus pédagogiques et sociales que l'on ne peut plus ignorer, allant de l'affirmation de soi à la réinsertion en passant par l'éducation ou le simple plaisir d'en voir, ou d'en faire. Il ne soigne pas encore des maladies, mais ça ne saurait tarder...
Plus sérieusement, hier, dans une abbaye de Neumünster transformée pour l'occasion en véritable scène ouverte, la Theaterfest – qui se déroule tous les deux ans – avait pour objectif de faire les yeux doux au public, et notamment aux plus dilettantes et aux moins rompus à l'exercice des planches. Et quand il s'agit de persuader, on sort l'artillerie lourde, avec des «amuse-gueules» de toute sorte (lecture, extraits de pièces, installations interactives, animations ambulantes...), et ce, dans différentes langues.
À ce petit jeu, La Chasse aux bêtises, nouvelle création d'Arts nomades, a conquis les visiteurs avec sa philosophie, arguant que la curiosité n'est pas un vilain défaut. Allant à la rencontre des badauds – dont certains probablement gênés dans leur promenade dominicale – la compagnie belge a eu l'honneur de résumer par son action le sens propre d'une telle manifestation, à savoir marier bonne humeur et sensibilisation. Justement, Filip et Jana, sa jeune fille, trimbalaient un généreux sourire. «Je suis venu avec elle regarder ce que proposent les ateliers pour enfants. Mais aussi pour bavarder, voir des nouveautés. Ici, il y en a pour tous les goûts et tous les genres.»"
Grégory Cimatti